Larry Holmes, une légende qui n’a pas eu la reconnaissance méritée

Larry_Holmes

« C’est dur d’être Noir. Vous avez jamais été Noir? Je l’ai été autrefois quand j’étais pauvre. »

 

Né le 3 novembre 1949 à Cuthbert en Géorgie, Larry Holmes « l’Assassin d’Easton » a été champion du monde WBC des poids lourds de 1978 à 1985 et IBF de 1983 à 1985, ce qui le place à la 3ème place du boxeur qui détient le plus long règne (7 ans et 2 mois) en tant que champion du monde dans la catégorie reine derrière Joe Louis et Wladimir Klitschko. Son palmarès chez les professionnels est de 75 combats pour 69 victoires dont 44 remportées par KO et 6 défaites. Avant de connaitre sa 1ère défaite contre Michael Spinks, il était sur une série de 48 victoires consécutives, c’est-à-dire à un combat d’égaler le record de Rocky Marciano qui était de 49 victoires pour aucune défaite. Il est classé parmi les 10 meilleurs poids lourds de l’histoire par le Hall Of Fame.

Holmes était un boxeur acharné, revanchard sur la vie, un bosseur hors catégorie. Son jab du gauche était sans aucun doute son arme fatale, mais au fil du temps, sa droite devint tout aussi dévastatrice après un long travail. Ses débuts n’ont pas été faciles. Cireur de chaussures, laveurs de voitures, boxeur amateurs, il passe professionnel en 1973, mais court après les cachets. Il a été le sparring-partner de très grands boxeurs comme Muhammed Ali, Joe Frazier et Earnie Shavers. Arrivant à tenir la distance contre ses « monstres », c’est alors qu’il s’est dit « pourquoi pas moi? ». En 1975, il totalise 9 victoires en autant de combats dont 8 remportés par KO, mais malheureusement, personne ne se précipite à faire de lui une « figure » de la boxe sous prétexte qu’il n’était pas assez spectaculaire. Son 1er entraineur ira même jusqu’à le céder au promoteur Don King qui accepte de le prendre sans trop y croire. Cinq ans après ses débuts professionnels, il totalise 26 victoires consécutives, et le 25 mars 1978, Holmes affronte Earnie Shavers dans un combat où l’enjeu est énorme: le vainqueur de ce combat se verra affronter dans un championnat du monde le tenant du titre WBC,  Ken Norton. Holmes battra Shavers aux points par décision unanime.

La consécration

Le 9 juin 1978 au Caesar Palace de Las Vegas, Larry Holmes se voit donc offrir sa 1ère chance mondiale et affronte le champion du monde WBC Ken Norton. Il va surprendre presque tout le monde en devenant le nouveau champion du monde des poids lourds. Un combat qui a été très disputé, et la 15ème et dernière reprise sera assez violente devant un public debout et surexcité. Cette 15ème reprise sera considérée comme l’une des meilleures fin de combat de tous les temps. « L’assassin d’Easton » l’emportera aux points sur une décision partagée. Il était loin de se douter à ce moment là que son règneholmes-jpg allait durer pendant 7 ans, et qu’après la « fin » de Muhammed Ali et jusqu’à l’apparition de Mike Tyson, c’était lui le meilleur poids lourd.

Entre 1978 et 1980, Holmes défendra son titre victorieusement en battant par KO Alfredo Evangelista, Ossie Ocasio, Mike Weaver, Earnie Shavers, Lorenzo Zanon, Leroy Jones, et Scott LeDoux. Le 2 octobre 1980 au Caesar Palace, dans un combat très attendu, « The Last Hurrah », Larry Holmes affronte son idole et ancien patron, Muhammed Ali. Un combat qui finalement ne tiendra pas toutes ses promesses. Et pour cause, Ali a fait le « come- back » de trop. Un combat à sens unique où « The Greatest » sera inactif, laissant entrevoir les prémices de la maladie de Parkinson. Par respect pour son idole, Holmes se contentera de marquer des points avec son jab même si par moment il donnera quelques coups violents mais mesurés. Angelo Dundee, l’entraineur d’Ali, refusera de le laisser reprendre le combat à l’appel de la 11ème reprise. Une victoire amère pour Holmes, qui versera quelques larmes lors de l’interview d’après combat. Une victoire sur la légende qui a peut être fait qu’il n’a jamais eu le respect et la reconnaissance qui lui était dû.

Holmes continuera de défendre son titre victorieusement notamment contre Trevor Berbick, Leon Spinks, Gerry Cooney, Tim Witherspoon. Le 10 septembre 1983, après sa victoire contre Scott Frank, Holmes en est à sa 16ème défense de titre. Mais les problèmes avec la WBC et les conflits d’intérêts avec Don King vont commencer lorsqu’ il souhaite affronter Marvis Frazier, le fils de Joe Frazier. La WBC s’y oppose et veut qu’il affronte le challenger Greg Page. Le combat contre Frazier aura bien lieu, et la WBC qui ne reconnaitra pas ce combat destituera Holmes de son titre. « L’assassin d’Easton » sera néanmoins nommé champion du monde IBF. Il défendra victorieusement son titre contre James Smith, David Bey et Carl Williams.

En 1985, il est invaincu en 48 combats, et une obsession l’habite. Faire mieux que Rocky Marciano, le seul champion du monde poids lourds qui s’est retiré invaincu avec 49 victoires. Le 21 septembre 1985, il affronte l’ancien champion du monde incontesté des poids mi-lourds Michael Spinks, qui combat pour la première fois dans la catégorie des poids lourds. Larry Holmes va connaitre la 1ère défaite de sa carrière. Spinks remporte le combat par décision unanime, et ce combat sera déclaré « surprise de l’année 1985 » par Ring Magazine. Le 19 avril 1986, se déroule le combat revanche entre les deux hommes, et Spinks l’emporte par décision partagée. Une décision controversée où beaucoup avait vu la victoire de Holmes. Ce dernier critiquera très sévèrement les juges, et se retirera des rings 3 jours plus tard, à l’âge de 37 ans.

Les come-back

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Après deux ans d’inactivité, Holmes fera son retour sur les rings en 1988 pour affronter le champion du monde unifié et incontesté des poids lourds, Mike Tyson. Un combat qui aurait pu avoir lieu plus tôt quand Tyson s’était défait de Marvis Frazier en 1986, mais les négociations avaient échoué. Le combat aura finalement lieu le 22 janvier 1988 à Atlantic City dans le New Jersey,  avec les titres WBC, WBA et IBF en jeu. Larry Holmes connaitra sa 3ème défaite et surtout, ce sera la 1ère fois qu’il sera mis KO. Tyson n’aura eu besoin que de quatre reprises pour en venir à bout. Holmes quitte à nouveau les rings.

Il fera un second come-back en 1991, âgé de 42 ans, et enchainera les victoires sur Tim Anderson, Eddie Gonzales, Michael Greer, Art Card, Jamie Howe, et Ray Mercer. Cette victoire sur Mercer lui permet d’accéder à nouveau à un championnat du monde contre le nouveau champion  incontesté des poids lourds, Evander Holyfield. Le combat a lieu le 19 juin 1992 et Holmes perdra par décision unanime.

Après cette défaite, Larry Holmes continuera à boxer et enchainer les victoires jusqu’en 1994 contre des boxeurs de faible envergure. Le 8 avril 1995, il affronte Oliver McCall pour le titre WBC. Après un combat très serré, Holmes perdra aux points par décision unanime. Après avoir échoué à quatre reprises dans sa tentative de reconquérir un titre de champion du monde, il ne combattra plus jamais pour un titre mondial.

Il effectuera par la suite 8 combats. Il battra Ed Donaldson, Curtis Sheppard, Quinn Navarre, Anthony Willis, Maurice Harris, James Smith, Mike Weaver, et connaitra sa dernière défaite contre Brian Nielsen. Il fera son dernier combat le 27 juillet 2002 contre Eric Esch (plus connu sous le nom de Butterbean) qu’il battra aux points par décision unanime.

Larry Holmes a été élu « boxeur de l’année » en 1982 par Ring Magazine et est membre de l’International Boxing Hall of Fame depuis 2008 .

Aujourd’hui retiré des rings, grâce à ses gains réinvestis, il règne sur une multitude d’entreprises à son nom (magasins, garages, gymnases, hôtels,…) à Easton.


7 réflexions sur “Larry Holmes, une légende qui n’a pas eu la reconnaissance méritée

  1. Holmes est une legende cela ne fait aucun doute.Pour ma part le boxeur le plus complet et le plus technique de tous .Avec Ali foreman frazier tyson marciano et lennox lewis ils resteront toujours les greatests de la categorie reine celle des poids lourds.

  2. Très vrai. Ce boxeur n’a en rien la reconnaissance qu’il mérite. Sur ces 4 dernières tentatives de championnat du monde contre, il tient la limite à chaque fois alors qu’il est « vieux » et il part en retraite sur des victoires avant la limite à 52 ans, franchement, faut le faire. Je pense que la faute à cela vient de la défaite contre Tyson.

  3. Dommage que Larry Holmes n’ait pas eu la notoriété qu’il aurait dû avoir. Son problème a été d’être entre Ali et Tyson. Et beaucoup ne lui ont pas pardonné le fait d’avoir battu Ali. Mais ce n’est pas de sa faute, c’est Ali qui a voulu faire un come-back, c’est Ali qui voulait tenter de redevenir champion du monde. Holmes n’a guère eu le choix, soit il refusait d’affronter un « vieux » Ali et perdait son titre, soit il le défendait. Y a pas photo, il n’allait pas foutre sa carrière en l’air pour Ali qui lui arrivait à la fin de sa carrière. Mais bon, bravo à Holmes pour sa très belle carrière, et dommage qu’il vieillissait, car Holyfield était plus qu’à sa portée. Quelques années en arrière et il l’aurait battu aisément.

  4. Un article génial encore une fois. L’avantage avec ton blog, c’est que quand il n’y a pas grand chose à dire sur l’actualité de la boxe, sur ton blog on a toujours un article intéressant sur un combat d’anthologie ou un boxeur à lire. Avant j’étais sur un autre blog, où le mec quand il n’avait pas d’article à écrire sur l’actualité de la boxe, nous pondait un article sur des T-Shirt, des articles du style Closer avec du Mayweather pris a partie avec un rappeur, et autre débilité. Au moins tes articles sont bien plus intéressant quand il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Merci et continue comme ça 😉

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